Marion MARTIN

Nihonga Passion

Des pigments au bout des doigts…

Le Nihonga — une peinture qui respire lentement

Le Nihonga désigne une forme de peinture japonaise traditionnelle née à la fin du XIXe siècle. Littéralement, cela signifie “peinture à la japonaise”, en opposition à la peinture occidentale (“Yōga”). Mais derrière cette simple définition se cache tout un monde de matières naturelles, de gestes lents, de silences assumés.

Dans mon travail, je cherche à faire vivre cette technique dans une approche contemporaine, tout en respectant ses fondements : des pigments broyés, de la colle animale (nikawa), du blanc de coquille d’huître (gofun), du papier fin souvent monté sur bois.

Une matière vivante

Le Nihonga, c’est d’abord une question de matière. Je travaille avec des pigments japonais traditionnels : les Suihi, les Iwa Enogu, les pigments à effets ou fluorescents — tous choisis pour leur vibration propre. Je les mélange au nikawa, une colle fabriquée à partir de peau de cerf ou de bœuf, qui donne cette texture si particulière, mate et légèrement granuleuse.

Mon support préféré : le papier coréen Hanji, monté sur une planche de bois d’okoumé. Ce support souple et résistant réagit magnifiquement à la superposition des couches. Il me permet de créer des profondeurs, des transparences, des ombres qui respirent.

Un art lent, en tension

Peindre en Nihonga, c’est accepter de ralentir. Chaque couche doit sécher. Chaque geste se pense. Rien ne peut être recouvert brutalement, tout doit s’équilibrer. Il n’y a pas de repentir facile — seulement l’écoute du temps, du papier, de la matière.

J’aime cette forme de tension douce. Ce silence qui s’installe. Cette lumière qui monte lentement des couches superposées. Chaque œuvre est une forme de souffle contenu.

Faire vivre le Nihonga aujourd’hui

Mon approche du Nihonga est fidèle à la tradition, mais s’autorise des détours. Je mêle parfois des pigments modernes à effets ou lumineux, pour créer des contrastes subtils entre passé et présent. J’explore aussi des formats contemporains, parfois très grands, pour laisser à la matière tout l’espace dont elle a besoin.

Ce que je cherche à transmettre, ce n’est pas une leçon de peinture. C’est un sentiment de présence. Un lien intime avec la nature, la lumière, le corps. Quelque chose qui parle doucement, mais longtemps.

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Marion