Au croisement du geste ancestrale et de l’intuition contemporaine, mon travail s’enracine dans la tradition japonaise du Nihonga, que je revisite avec douceur et audace. J’utilise des pigments naturels parfois rehaussés de touches modernes - irisations discrètes, éclats fluorescents ou textures inattendues- pour créer des paysages sensibles, ou chaque nuances est déposée comme une note dans une partition silencieuse.
ce portfolio est une traversée. une plongée dans des forêts imaginaires, suspendues, des souffles contenus. Chaque oeuvre cherche à dire l’indicible, à évoquer plutôt qu’à représenter, à inviter le regard à se perdre dans les interstices du visible.
Ici la couleur n’est jamais purement décorative : elle devient émotion, rythme, vibration. Elle trace les contours d’un monde intérieur en écho avec la nature, à la fois familière et mystérieuse. Mes tableaux sont des tentatives de dialogue- entre l’ombre et la lumière, entre l’ancien et le nouveau, entre la matière et l’âme.
Mon travail navigue entre deux médiums : le Nihonga, avec ses pigments naturels et ses superpositions patientes, et le pastel sec, qui m’offre un rapport direct, instinctif et vibrant à la couleur.
Le Nihonga m’apporte la profondeur : c’est une technique de lenteur, de couches successives, de subtilité. Chaque teinte naît d’un mélange minutieux, chaque lumière s’installe comme un souffle contenu. J’y cherche une atmosphère intérieure, une poésie presque méditative.
Le pastel m’apporte l’énergie : c’est le geste, la fulgurance, la vibration immédiate. Les couleurs se croisent, se heurtent, se superposent sans détour. C’est une manière plus brute et plus instinctive de retrouver ce que j’aime : la lumière, la nature, les ombres habitées.
Et pourtant, les deux univers se rejoignent :
dans le travail de la lumière centrale (clair-obscur, vibrations de couleurs complémentaires),
dans l’importance de la matière (grain du pastel / texture minérale des pigments),
dans cette recherche d’un équilibre entre tradition et modernité, entre douceur et intensité.
Ainsi, que ce soit sur un panneau monté de papier japonais ou sur un Pastelmat texturé, c’est la même voix qui s’exprime : un univers de clairières, de champs vibrants, d’outils ou de figures discrètes, toujours traversés par la lumière et la mémoire.
